La peur nous pousse et nous retranche
Dans la prison qui nous contient,
L'anonymat du quotidien
Est rassurant comme un dimanche.
Ne pas parler aux inconnus,
Ne pas parler aux étrangers,
Il ne faut pas les déranger,
Nous t'avions pourtant prévenu.
Nous sommes des gens civilisés
Alors nous vivons en silence
Sous la cloison de l'ignorance
Par le mutisme banalisé.
La fine paroi de nos vies
N'est pas opaque aux assaillants,
Mais elle se bloque en bégayant
De viles excuses à mon avis.
Quand le climat se fait amer
Nous relâchons nos remontrances
Comme de vaines pénitences
Sur l'abstraction de nos chimères.
Nous partons pour mieux revenir
En quittant la monotonie,
Rompons enfin avec l'ennui
D'une triste vie sans devenir.
Je ne veux plus vous décevoir,
Vous ne me reverrez jamais
C'est du moins ce que j'affirmais
Lorsque j'étais venu vous voir.
Par l'artifice de nos songes
Nous pensons bien nous en sortir,
Nous faisons de nous des martyrs
Formulant de savants mensonges.
Phobie sociale by Noyan Ramilée is licensed under a Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International License.
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