Le long des voies ferrées passent nos vies démentes.
Des courses infernales rythmées par nos attentes,
Du prochain voyageur qui prend le train en route,
Dans un wagon peuplé de mystère et de doute.
Assis à la fenêtre les images défilent.
Les pensées, les bleuets, les premiers gypsophiles
Éclosent dans les prés traversées par les rails.
Mais l'avancée humaine recouvre les broussailles.
Fuir les nombreuses plaines absentes de monde,
L’immensité obscure et la flore profonde.
Pour échanger enfin à nouveau un regard,
Avec le voyageur de la prochaine gare.
Et le train continue sa course vers le nord,
Les fleurs se raréfient, nos cheveux décolorent.
La colchique n'a plus le souvenir d'automne,
Car nous perdons déjà la vue de l'écotone.
La vitesse amplifie son allure angoissante.
Sur la terre aride où les plaines vieillissantes
Nous confond en audace avec le paysage,
Le temps est l'assassin qui nous tue à l'usage.
Une voix nous annonce la fin du cursus.
Tout le monde y descend car c'est le terminus.
Le train s'arrête là, nous perdons l'équilibre,
Nous tombons en avant dans une chute libre.
Le long des voies ferrées passent nos vies démentes.
Des courses infernales rythmées par nos attentes.
Si le dernier voyage est celui qu'on redoute,
Nous déversons nos peurs dans l'urne de nos doutes.
Train de Vie by Noyan Ramilée is licensed under a Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International License.
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