L'acide du temps défigure ma peau
Des lambeaux de chaire éventent mon âme
Un démon hideux qui sniffe sa came
Sur le cadavre puant d'un crapaud.
Pénétrez en moi serpents venimeux!
Crotales et cobras, couleuvres et vipères
Mon corps est un nid dont je suis le père
Et mes œufs pourrirons dans l'enfer brumeux
Les pluies de secondes effraient mon cerveau
Le diable est là, l'ennuie me mutile
Je n'ai plus de vie, je suis inutile
Je me morfondrai dans un froid caveau
Immobilisé, encore inactif
Soixante araignées ont tissé leurs toiles
Recouvrant mes yeux d'un ciel qui se voile
Dans un vrai bonheur je m'endors captif.
Mon corps donne vie à des asticots
Reposez sur moi vermines écarlates!
L'éternel sommeil dans un lit de blattes
Dévore un par un mes nerfs cervicaux
Ceci est mon corps prenez sans compter
Afin d'assouvir toutes vos carences
Je vous donne à tous mes belles espérances
Car mon cœur inerte n'est plus à dompter.
La funeste clepsydre du sexagénaire by Noyan Ramilée is licensed under a Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International License.
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